Langue des signes. Thèses
Les thèses de doctorat sur la langue des signes sont très nombreuses. Quelques exemples…
Hatice Aksen, Analyse de la polysémie et de la polytaxie du verbe CHANGER en Langue des Signes Française
La soutenance se déroulera à la Maison de la Recherche, le lundi 27 novembre à 14h, salle MR002, Université Paris 8 (2 rue de la Liberté – 93526 Saint-Denis cedex).
L’interprétation sera assurée en LSF, langue des signes internationale et français.
Le jury sera composé de :
Patricia Cabredo-Hofherr, Directrice de recherche, CNRS, UMR 7023, Présidente du Jury
Carlo Geraci, Directeur de recherche, CNRS, Institut Jean Nicod, Paris, Rapporteur
Victoria Nyst, Senior Lecturer, Université de Leiden, Rapporteure
Laurence Meurant, Senior Research Associate, Université de Namur, Examinatrice
Jean-Louis Brugeille, Inspecteur d’Académie, Inspecteur pédagogique régional, Toulouse, Expert
Marie-Anne Sallandre, Professeure, Université Paris 8, Directrice de la thèse
Résumé :
Cette thèse est consacrée à l’analyse des prédicats polysémiques en langue des signes française (LSF) à travers l’exemple du verbe CHANGER. Elle est centrée sur l’étude des différentes acceptions du signe CHANGER et s’inscrit dans le domaine de la sémantique lexicale. Le travail commence par une analyse sémantico-syntaxique du verbe « changer » en français puis une transposition est proposée pour le signe CHANGER en LSF.
L’objectif de cette recherche est la mise en évidence, grâce à une analyse minutieuse des données vidéos dans plusieurs corpus de différents types, de toutes les nuances morphologiques et sémantiques de la LSF. En prenant conscience de l’infinité des modifications possibles apportées à un signe par le changement de l’un ou plusieurs de ses composants (ou paramètres), l’idée est de montrer qu’il existe des mécanismes de flexion et de dérivation en LSF comme dans d’autres langues mais que cela s’exerce différemment dans une langue spatiale et visuelle comme la LSF que dans une langue audio vocale comme le français.
Lors de l’analyse, une description des constructions prédicatives d’action est exposée, ainsi que la création de catégories selon l’approche sémiologique de Cuxac et la théorie des zones de l’espace de Millet. Cela permet de proposer une hiérarchie en cinq niveaux qui sont liés à la fois à l’approche en sémantique lexicale et à l’espace de signation.
Claudia S. Bianchini, Analyse métalinguistique de l’émergence d’un système d’écriture des Langues des Signes: SignWriting et son application à la Langue des Signes Italienne (LIS)
Linguistique. Université de Paris 8; Università degli Studi di Perugia, 2012
Résumé : Les Langues des signes (LS) ne possèdent pas de forme écrite et la plupart des systèmes élaborés pour leur représentation souffrent de nombreuses lacunes. Cette étude se concentre sur SignWriting (SW), le système qui semble représenter le mieux les formes des LS. Ce travail a pour but de comprendre comment, face à l’apparente complexité du système, SW s’avère d’un emploi facile; de plus, il vise à exposer les capacités de SW en tant qu’outil pour promouvoir les réflexions métalinguistiques sur la LIS. En premier lieu est analysé le système lui-même et les problématiques plus fréquentes. Cette approche regroupe et amène à comprendre une partie de ces difficultés, favorisant ainsi le développement du système. Les considérations des utilisateurs visent aussi bien le système que ses aptitudes pour l’écriture de la LS, en soulignant ses potentialités à inspirer des réflexions métalinguistiques. La conclusion de l’analyse est consacrée aux propositions visant l’amélioration de SW, sur la base des données et des analyses effectuées, en vue de son enseignement et de son informatisation. En conclusion, SW se révèle comme un système riche en possibilités et efficace pour la représentation des formes des LS, en dépit de problématiques importantes et de la nécessité d’améliorations.
https://hal.science/tel-02366944v1
Marion Blondel, Poésie enfantine dans les langues des signes : modalité visuo-gestuelle versus modalité audio-orale
Thèse de doctorat en Linguistique. Soutenue en 2000 à Tours
Résumé : Cette thèse compare les modalités visuo-gestuelle et audio-orale à travers l’étude de la poésie enfantine dans les langues des signes (LS). Elle met en valeur le fait que les LS disposent d’un registre poétique enfantin et montre que, comme pour les langues orales (LO), l’organisation de la séquence poétique enfantine en LS repose sur son rythme. Les comptines dans les LS présentent une structure métrique et « mélodique » fondée sur des schémas réguliers, composés d’unités contrastées par leur durée, leur saillance et leur rapport à l’espace ; l’ensemble de la structure poétique s’articule par ailleurs autour de ces schémas réguliers, y compris au niveau morphosyntaxique. Afin de mettre en lumière les spécificités du rapport entre langage et surdité, le chapitre 1 présente des faits linguistiques, sociolinguistiques et psycholinguistiques pertinents sur les LS en général et sur la langue des signes française (LSF) en particulier. La poésie enfantine dans les LO est ensuite présentée afin de mettre à jour les outils de la métrique qui sont utiles à l’analyse du rythme dans la modalité gestuelle. Le chapitre 2 présente le terrain de cette recherche et notre enquête sur l’existence de comptines traditionnelles en LS. Le chapitre 3 consiste à décomposer les constructions métrique et mélodique des comptines dans diverses LS et à expliquer leur articulation poétique. Le chapitre 4 montre que la structure morphosyntaxique de la poésie enfantine dans les LS est moins simple qu’elle ne le parait et qu’elle contribue à l’élaboration du rythme poétique. Cette étude permet donc de faire avancer notre compréhension des influences d’une modalité sur la structure formelle d’une langue et ainsi de mieux cerner ce qui, dans la structure, n’est pas tributaire de la modalité (et donc strictement linguistique). Cette étude incite aussi au développement de la fonction poétique dans l’éducation en LS étant donné son rôle probable dans l’acquisition du langage.
https://www.theses.fr/2000TOUR2021
Françoise Bonnal, Sémiogénèse de la langue des signes française : étude critique des signes de la langue des signes française attestés sur support papier depuis le XVIIIe siècle et nouvelles perspectives de dictionnaires
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2005 à Toulouse 2
Résumé : Notre recherche sémiogénétique (origines de la création des signes de la LSF) a permis d’établir un Trésor de la LSF, corpus en majorité inédit des signes attestés depuis le XVIIIe, surtout dans des Dictionnaires. Liée au rayonnement de la VLSF, cette étude lexicologique légitime une lexicographie historique et une linguistique diachronique de la LSF ; une linguistique comparative des LS. L’approche phylogénétique (histoire évolutive des signes) montre une économie linguistique, l’homéostasie, équilibrant processus d’érosion des signes et de systématisation iconique. Les signes standard gardent ainsi une latence iconique permettant la réversibilité des visées (grande iconicité, moindre iconicité). Elle amène à redéfinir le signe au niveau sublexical (morpho-phonétique iconique) et au niveau lexical (iconon : étymon iconique du signe s’informant dans le phylum : racine morphosémantique, matrice iconique générant des familles). Nous pouvons ainsi proposer de nouveaux dictionnaires.
https://www.theses.fr/2005TOU20036
Leïla Boutora, Fondements historiques et implications théoriques d’une phonologie en langue des signes : étude de la perception catégorielle des configurations manuelles en LSF et réflexion sur la transcription des langues des signes
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2008 à Paris 8
Résumé : Les langues des signes sont exprimées par un canal différent de celui des langues vocales. La question principale qui sous-tend le présent travail est de savoir si cette différence de canal entraîne des différences de structure. On s’intéressera plus particulièrement aux questions soulevées par une phonologie des langues des signes, et à la possibilité de prendre en compte la dimension sémantique au bas niveau. Je mettrai en évidence l’inadéquation des équivalences structurales postulées dans les travaux phonologiques classiques des LS, en particulier l’équivalence « signe = mot ». Ces problèmes théoriques ont des répercussions sur les choix opérés dans les protocoles des études expérimentales. Enfin ce postulat d’équivalence structurale est entretenu par les pratiques de transcription des corpus signés à tous les niveaux d’analyse, pratiques qui ne permettent pas de rendre compte du rapport forme-sens dans les langues des signes.
https://www.theses.fr/2008PA082913
Léa Chevrefils, Formalisation et modélisation du mouvement en Langue des Signes Française : pour une approche kinésio-linguistique des productions gestuelles
Linguistique. Normandie Université, 2022
Résumé : Ce travail de recherche propose d’observer le déploiement des signes par le prisme des approches dynamiques du contrôle moteur. L’objectif est d’identifier au sein des productions signées le principe de simplicité motrice naturel et spontané qui régit le corps. Pour cela, nous avons mis en place et analysé un corpus de Langue des Signes Française semi-dirigé enregistré par une caméra ainsi que par un système de captation tridimensionnel, le Perception Neuron. Une transcription de deux paramètres kinésiologiques – la localisation initiale et le mouvement – a été réalisée avec le système Typannot sur 1573 signes. Les résultats révèlent que le mouvement sollicite majoritairement l’activation d’un unique segment au sein du membre supérieur ; ou qu’il peut relever de coordinations stables, appelées synergies, lorsque plusieurs segments sont employés. À contre-courant des représentations traditionnelles qui font du mouvement le paramètre le plus complexe à appréhender, nous démontrons qu’il est aisément descriptible à partir du moment où il est couplé à celui de la localisation initiale. Ce travail dévoile l’existence d’une influence directe de la structure corporelle sur celle des signes, ce qui nous permet de dépeindre les contours d’une kinésio-linguistique, discipline qui s’appliquerait à décrire comment les organisations corporelles dynamiquement organisées forment des réalisations signifiantes au sein des langues signées ou vocales.
https://hal.science/tel-04031982v1
Françoise Duquesne-Belfais, Activité et langages dans la conceptualisation mathématique : des apprentissages des élèves sourds à la formation de leurs enseignants
Thèse de doctorat en Sciences de l’éducation. Soutenue en 2007 à Lille 1
Résumé : Le rôle des signes est si important dans la conceptualisation qu’il est tentant pour les enseignants de considérer que seul le langage permet la pensée. Comme en outre, les enfants sourds n’ont pas accès naturellement à la langue française, la conclusion est souvent rapidement tirée que la surdité empêcherait la conceptualisation. C’est dans le champ des mathématiques que nous avons étudié les rapports entre activité expérientielle et activités langagières. Nous avons distingué deux fonctions du langage, que ce soit le français ou la langue des Signes française: communiquer pour accompagner l’activité et la pensée, et représenter les connaissances mathématiques. Cette recherche de type Action-Formation-Recherche vise par des démarches qualitatives à mIeux comprendre pour mieux agir. A partir d’une analyse des représentations et des pratiques d’enseignement des mathématiques à des élèves sourds, nous avons identifié les nouvelles connaissances et compétences requises pour faire apprendre, dans des conditions professionnelles en mutation. En effet, la scolarisation de tous les enfants, y compris celle des enfants à besoins éducatifs particuliers, représente un véritable défi pour l’institution scolaire, concilier le caractère universel du système éducatif et la singularité des élèves. Remplir cette mission implique de forts enjeux de formation. Nous avons analysé la pertinence de dispositifs de formation recherchant une véritable articulation entre théorie et pratique. Les scénarios ont été conçus selon une démarche clinique: les enseignants en formation ont été confrontés à des situations problèmes complexes et en référence à des cas réels, en posture congruente avec celles de leurs élèves sourds. Les phénomènes observés témoignent de l’importance de l’action en situation et d’une pratique réflexive sur l’expérience pour conduire les stagiaires à prendre conscience de la nécessité de faire évoluer leurs représentations initiales. Pour faire évoluer leurs pratiques professionnelles, nos analyses pointent l’efficience d’une formation à et par la conceptualisation d’une démarche pédagogique adaptée, moyennant une alternance intégrative plutôt que juxtapositive et un accompagnement renforcé sur le terrain.
https://www.theses.fr/2007LIL12007
Ivani Fusellier-Souza, Sémiogenèse des langues des signes : étude de langues des signes primaires (LSP) pratiquées par des sourds brésiliens
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2004 à Paris 8
Résumé : Cette thèse porte sur une étude linguistique descriptive des langues des signes primaires (LSP) pratiquées par des individus sourds adultes sans contact avec une communauté sourde et vivant intégrés dans un environnement social entendant. Notre analyse, reposant sur un modèle sémiogénétique où l’iconicité est le paradigme central (Cuxac, 2000), s’effectue à deux niveaux : morphophonétique et morphosémantique d’une part, et sémantico-syntaxique d’autre part. Elle consiste à dégager des principes, stratégies et procédés à la fois formels, fonctionnels et discursifs, participant au fonctionnement linguistique des LSP. Nous avons étudié un corpus vidéo de quarante quatre séquences de discours spontanés produits par trois adultes sourds brésiliens en interaction avec un (ou des) interlocuteurs(s) entendant(s). Un traitement et une analyse qualitative et quantitative des données sont proposés. Les résultats de ce travail mettent en évidence l’existence d’une organisation subtile et élaborée à la fois sur le plan cognitif et linguistique de ces types de langues des signes. La structuration des LSP ainsi dégagée offre de nouveaux éclairages à diverses problématiques relatives à la sémiogenèse des LS, à l’émergence et au développement dynamique du langage humain, aux relations entre langage et cognition et aussi aux relations entre gestualité et langage
https://www.theses.fr/2004PA082477
Robert Gavrilescu, Description linguistique de la Langue des Signes Roumaine. Analyse de la variation linguistique et sociolinguistique dans deux régions roumaines
Linguistique. Laboratoire Structures formelles du langage (SFL); Université Paris 8, 2022
Résumé : La thèse propose la première description linguistique de la langue des signes pratiquée par les personnes sourdes en Roumanie. Les Sourds représentent en effet une minorité linguistique et culturelle dans le pays mais celle-ci est encore largement méconnue. Les études linguistiques et typologiques sur les LS s’articulent autour de deux axes ; l’un concerne l’histoire et l’éducation dans les écoles spécialisées pour Sourds en Roumanie, l’autre porte sur le contexte des variations sociolinguistiques, étant donné que les analyses reposent sur un corpus constitué en langue des signes roumaine dans deux régions de la Roumanie.
Concernant la reconnaissance récente de la langue des signes roumaine, la loi promulguée le 27 mars 2020 définit la communauté des personnes qui utilise la LSR comme une minorité linguistique et culturelle.
Les travaux effectués antérieurement à la thèse (Gavrilescu, 2011, 2014, 2016) ainsi que les investigations menées sur le terrain pendant la thèse constituent la première description linguistique de la LSR, dans le cadre de l’approche sémiologique développée par le linguiste français Christian Cuxac, au départ pour la langue des signes française. Comme, en Roumanie, la recherche scientifique sur la LSR n’est quasiment pas développée, les perspectives de cette recherche doctorale sont de montrer que la LSR est bien une langue avec ses propres structures grammaticales, son propre lexique, et qu’elle contient beaucoup de variations, comme toute langue naturelle. Les enjeux de cette thèse sont également d’ordre typologique, en proposant des comparaisons lexicales, morphologiques et syntaxiques entre langues des signes et langues vocales/écrites, et, notamment, entre la LSR et le roumain, d’une part, et entre la LSR et la LSF, d’autre part.
https://hal.science/tel-04004384v1
Stéphane Lapoutge, Lien de ressemblance entre le signe standard animalier et le référent en langue des signes française
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2001 à Toulouse 2
Résumé : Le signifiant gestuel animalier peut se décomposer en différents paramètres qui sont autant d’atomes de sens. Ces paramètres ont été mis en avant par William Stokoe sous le nom de « phonologie sémantique ». Le Le rapport de ressemblance entre le signifiant et le référent est à appréhender, selon Christian Cuxac, à partir du principe d’iconicité inhérent à la langue des signes. Décomposer les singes à partir des paramètres phonologiques revient à montrer qu’il existe une micro-iconicité qui construit le signe par étapes successives. Or les différents paramètres résultent de l’action coercitive de l’estralinguistique sur la mise en langue, si bien que le signe, structuré d’un point de vue linguistique à partir des paramètres, se construit non seulement à partir de son référent mais aussi à partir de données comportementales ou culturelles qui lui sont associées. De fait, la structure infralexicale des signes se modélise en fonction de ce qui est à représenter, ce qui autorise, de surcroît, une grande latitude quant aux possibilités de dérivations gestuelles et de créations lexicales et permet de pratiquer un principe d’économie gestuelle, ce qui peut, selon Frishberg, qui a travaillé sur la langue des signes américaine, tendre vers l’arbitrarité. En outre, le signe ne peut être pensé sans la dimension du sujet signant. Ce dernier s’impose en effet comme le support du signe et joue un rôle fondamental et fondateur dans sa structuration, dans la mesure où il se présente comme le lieu de métaphore du corps de l’autre, sorte de métaphore-transfert où signeur et référent se retrouvent comme juxtaposés. Ce modèle de création du signe, où sujet et objet à représenter semblent tant symbiotiques, explicite le rapport qu’il y a entre la forme et le sens du signe.
https://www.theses.fr/2001TOU20021
Fanny Macé, Mimésis et Langues des Signes : étude pragmatique de stratégies et dynamiques sémiotiques mimétiques observées dans des interactions spontanées en contextes émergent et international
Thèse de doctorat en Linguistique des Langues des Signes. Soutenue le 13-10-2017 à Paris 8
https://www.theses.fr/2017PA080059
Résumé : Motivée par le constat d’une absence de consensus en linguistique des langues des signes quant aux propriétés symboliques et systémiques des pantomimes des langues signes, cette thèse s’intéresse aux enjeux épistémologiques liés à l’étude des articulations entre les facultés mimétique et langagière. Partant de l’hypothèse développée par le cadre sémiologique de la théorie de l’iconicité de l’existence d’un va-et-vient structurel de l’iconicité linguistique, impliquant notamment un potentiel à la plasticité sémiotique en contexte adaptatif, le corpus vidéo d’interactions spontanées sur les terrains du contact en langue des signes émergente et en langue des signes internationalisée donne à voir le déploiement de stratégies mimées non conventionnelles. L’analyse qualitative de l’annotation confronte la structure linguistique des productions à leurs éventuels fondements pragmatiques mimétiques en identifiant la présence de simulations performatives d’action et de perception et de stratégies tactiles. Y sont également observées des dynamiques sémiotiques interactionnelles qui relèvent de la mimésis, tels que des effets miroir et des effets de synchronisation. Ces matériaux théoriques et empiriques permettent d’approfondir la réflexion relative à la problématique du continuum de l’agir au dire. Ils proposent également que le concept de mimésis soit légitimé en sciences du langage, comme matrice ontologique et sociale, liée à la construction cognitive, psychique et culturelle, et comme force double, entropique quand elle est porteuse de créativité (dimension poétique), néguentropique quand elle est porteuse de conventionnalisation (dimension imitative).
https://www.theses.fr/2017PA080059/document
Cédric Moreau, Stratégies de reconstruction du sens en langue des signes française à partir de données incomplètes en et hors contexte : perspectives pour la constitution d’un lexique-dictionnaire à entrée directe en langue des signes
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2012 à Paris 8
Résumé : Si l’esprit peut isoler de manière pertinente les structures minimales de réalisation en langue des signes, comme étant des éléments porteurs de sens, il faut obligatoirement, pour les mettre en activité dans une communication, les effectuer simultanément. Ce constat nous conduit à définir un nouveau paradigme qui se revendique des théories de l’iconicité, de la Gestalt et des catastrophes. Fort de ce cadre théorique, nous mettons en évidence et décrivons les stratégies déployées par les locuteurs lors de leurs tentatives de reconstruction du sens, à partir de données tronquées hors et en contexte. Notre travail permet également d’envisager des pistes de réflexion pour la mise en œuvre de dictionnaires / de lexiques en langue des signes. Ces outils seraient construits à partir notamment de la prégnance de sous-espaces morphémiques primaires et secondaires mais aussi de la pondération dynamique des unités morphémiques les constituant. Nous soulignons également la nécessité évidente de ne pas limiter les éléments figurants dans les dictionnaires actuels aux simples signes lexicalisés mais de les élargir aux structures de transferts.
https://www.theses.fr/2012PA083515
Françoise Morillon, Le corps pour le dire : dimensions gestuelle et visuelle du langage : pour une approche didactique de la Langue des Signes Française enseignée à l’entendant
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2001 à Nantes
Résumé : Homme, quel est ton langage ? La philosophie s’interroge sur la nature du langage, la linguistique sur sa structure. Mais penser le langage suppose y mettre une » condition corporelle « . À la recherche du langage perdu (première partie), des sciences de l’homme entrouvrent les » voies » du corps : elles se mettent à l’écoute de ses mouvements et de l’espace de son langage. Dans une société où le corps morcelé par les sciences n’est plus le sujet mais l’objet, la parole silencieuse subsiste au travers de gestes, de distances et de regards » qui en disent long « . . . Grâce au parcours symbolique du percept au concept, la main et l’œil emplissent notre univers de signes. Le mouvoir et le voir sont la substance même de la pensée, plus que l’enfance du langage : sa véritable nature. Comment (ré)apprendre ce langage du corps ? Face à une conception réductionniste de la communication, l’enseignement dc la Langue des Signes Française (L’école des signes, deuxième partie) contribue à la reconnaissance des dimensions gestuelles et visuelles comme langages naturels. Dans la société handicapante, des adultes relèvent un immense pari : apprendre la langue des sourds. C’est aussi un défi pour le formateur LSF, qui enseigne une communication visuo-gestuelle où le silence ne s’impose pas, mais s’apprend. Le lexique gestuel, le passage du mime au signe, la syntaxe visuelle et la » trans-mission » culturelle constituent des situations d’enseignement-apprentissage hors du commun. Cette approche didactique de la Langue des Signes Française est une invitation à l’éveil des sens, pour la reconnaissance effective d’une langue vivante.
https://www.theses.fr/2001NANT3030
Annie Risler, La langue des signes française, langue iconique : ancrage perceptivo-pratique des catégories du langage et localisme cognitif à travers l’étude de la motivation des signes et de la spatialisation des relations sémantiques
Thèse de doctorat en Sciences du langage. Soutenue en 2000 à Toulouse 2
Résumé : Les langues des signes sont régies a tous les niveaux par un processus d’iconicisation. Comment rattacher ce processus d’iconicisation spécifique des langues des signes, en raison de leur modalité visuo-gestuelle, et tel que l’a dégagé Christian Cuxac, avec les théories sur l’iconicité dans le langage ? les grammaires cognitives apportent un cadre d’analyse pertinent, car elles postulent un ancrage perceptif des catégories du langage et formalisent les opérations langagières en tant que représentations sémantico-cognitives d’ordre spatio-temporel. En mettant en parallèle les structures formelles de la lsf avec les formalisations proposées par Langacker, Culioli et Decscles, il est possible de préciser les fondements de ce processus d’iconicisation. La présente recherche montre comment la langue des signes française met a profit des moyens gestuels, corporels, mimiques et spatiaux pour restituer les représentations spatio-temporelles liées aux opérations langagières. Sont envisagées successivement : – la catégorisation, avec la constitution des signes standards et l’opposition verbo-nominale, – les opérations prédicatives et énonciatives, qui orientent les relations et déterminent la position du signeur par rapport a son espace, – et enfin la syntaxe, a travers la spatialisation des repérages et des relations actancielles. Cette confrontation entre théories du langage et lsf apporte des éléments de validation aux hypothèses des grammaires cognitives. Elle débouche par ailleurs sur une description structurale, originale et novatrice d’une langue iconique, à partir des procédés lexicaux et syntaxiques de la lsf.
https://www.theses.fr/2000TOU20044
Shun-chiu Yau, Création de langues gestuelles chez les sourds isolés
Thèse de doctorat en Linguistique. Soutenue en 1988 à Paris 7
Résumé : Cette thèse est consacrée a l’étude des langues gestuelles créées indépendamment de toute influence linguistique extérieure par des sourds de naissance, analphabètes, vivant au sein d’une communauté entendante et sans contact avec des sourds autres que ceux de leurs propres familles. Au cours de plusieurs séjours dans des réserves amérindiennes du canada et en chine rurale entre 1977 et 1986, j’ai pu localiser et étudier une douzaine de sujets. L’analyse des contraintes cognito-visuelles dans leurs processus de création gestuelle m’a permis de rapprocher les démarches lexico-syntaxiques de ces sourds de phénomènes parallèles dans les langues orales enfantines et dans l’écriture picto-idéographique chinoise.