Enseignement supérieur

A une question écrite de Mme Brigitte Micouleau (JO Sénat du 08/02/2018 – page 504), le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a répondu (JO Sénat du 09/08/2018 – page 4168) :

Chiffres

En 2016, 23 257 étudiants des établissements d’enseignement supérieur publics se sont déclarés en situation de handicap soit 1,22 % de la population étudiante. Près de 1 000 d’entre eux se sont déclarés en situation de handicap auditif soit une progression de 50 % de leur effectif depuis la loi du 11 février 2005, 30 % étant atteints d’une surdité profonde. En outre, la progression dans les parcours des étudiants en situation de handicap auditif est proche de celle des étudiants de la population générale et meilleure que celle de l’ensemble de la population étudiants handicapés comme le rapport entre l’effectif des étudiants inscrits en licence et celui des étudiants inscrits en master l’atteste : ce rapport est de 2,5 pour la population générale, 3,3 pour la population totale des étudiants handicapés et 2,4 pour les étudiants atteints de troubles auditifs.

Loi

La loi du 11 février 2005 a offert la liberté de choix des modalités de communication dans l’éducation des jeunes sourds et c’est pourquoi le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a porté une attention particulière aux demandes d’habilitation de nouveaux diplômes créés pour répondre aux besoins engendrés notamment pour faire progresser le nombre d’interprètes sur le territoire. Désormais, plusieurs universités proposent des masters d’interprétariat et des formations pour les futurs enseignants de la langue des signes française (LSF).

Toujours afin de favoriser les parcours bilingues à travers la maîtrise de la langue française orale, écrite et signée des personnes sourdes, le ministère a soutenu, le développement de projets tels que celui porté par le consortium national d’établissement d’enseignement supérieur, l’@cces. Ce projet a pour objectif de permettre le perfectionnement de l’apprentissage de la LSF, d’améliorer la connaissance du français écrit mais également de créer un espace de mutualisation des ressources humaines et matérielles pour l’amélioration de la réussite des parcours de ces jeunes. Si, dans l’enseignement primaire et secondaire, il s’agit de développer la maîtrise de la LSF pour l’apprentissage et la communication, la LSF peut devenir, dans l’enseignement supérieur, une des langues étudiées dans un cursus en linguistique ou être choisie comme une modalité de communication qui pourra constituer un des éléments du plan d’accompagnement de l’étudiant mis en œuvre par la structure handicap de l’établissement.

Accompagnement

En effet, pour promouvoir la poursuite d’étude dans l’enseignement supérieur des jeunes sourds et conformément aux dispositions de l’article 20 de la loi du 11 février 2005 et aux préconisations des chartes Université-Handicap signées en 2007 et 2012, les établissements d’enseignement supérieur, via les structures handicap, ont mis en place les plans d’accompagnement nécessaires à la réussite des études vers une meilleure insertion professionnelle. Ces structures handicap, désormais à même d’évaluer les besoins spécifiques des étudiants sourds, mettent en place les aides appropriées en s’appuyant sur leurs ressources et compétences ou en faisant appel à des associations prestataires de service (soutien, aide à la prise de notes, interprète LSF, codeur LfPC, aménagement des examens, des stages…) tout en favorisant le développement d’actions d’information spécifiques pour une meilleure inclusion de ces étudiants.

Enfin, la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants prévoit un dispositif innovant permettant aux élèves en situation de handicap de saisir le recteur d’académie afin de faire valoir un droit au réexamen de leur dossier. Le recteur dispose alors d’un pouvoir d’inscription d’office, avec l’accord du candidat, afin de prendre en compte ses besoins spécifiques. Cette mesure est accompagnée de la possibilité pour chaque élève en situation de handicap de pouvoir signaler, s’il le souhaite, les spécifités de sa situation individuelle via Parcoursup. Ces deux dispositifs permettront ainsi de faciliter l’accès des élèves en situation de handicap vers l’enseignement supérieur.

Présentation du CESENS

Le centre d’inclusion et de préparation des sourds à l’enseignement supérieur (CESENS) est une association (Loi 1901). Créé depuis plus de 25 ans, le CESENS oeuvre auprès des bacheliers présentant une déficience auditive et/ou un trouble du langage, pour la poursuite de leurs études dans l’enseignement supérieur.

Le CESENS met en place un accompagnement spécialisé et personnalisé avec chaque étudiant en cursus général, professionnel ou technologique.

Après un premier contact, l’étudiant définit ses besoins pour un accès complet à sa scolarité. Il peut être accompagné pour cela du responsable du CESENS. Les appuis sont ensuite proposés de manière précise : nature, volume horaire, organisation au semestre, aménagement des examens. L’équipe du CESENS suit chaque étudiant en continu et de façon personnalisée, en fonction de ses besoins.

Les prestations sont prises en charge dans le cadre de la Loi 2005-102 pour légalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Les partenaires du CESENS sont nombreux. En premier lieu les établissements d’enseignement supérieur accueillant des étudiants demandant un appui, équipe et administration : universités, IUT, lycées d’enseignement général, professionnel, technologique. L’université Bordeaux Montaigne et le pôle handicap, le rectorat de Bordeaux, les enseignants référents, la MDPH, un réseau complet d’intervenants spécialisés investis pour un travail différencié et suivi.

L’institut national des jeunes sourds (INJS), partenaire du CESENS, soutient son action en mettant à sa disposition un coordinateur spécialisé et un soutien logistique. Le CESENS peut ainsi mieux assurer sa mission auprès des jeunes bacheliers et étudiants.

Le territoire couvert par le CESENS correspond à la région Nouvelle-Aquitaine avec une antenne spécifique dans les départements 64 et 65.

Pour télécharger la plaquette du CESENS, cliquez ICI.

Prestations spécifiques

Accès au message en langue orale :
– Codeuse en français par le biais du langage parlé complété (LPC)
– Interprète en langue des signes française (LSF)
– Interface de communication en français
– Interface de communication en anglais
– Transcripteur du français oral au français écrit
– Preneur en notes

Appuis pédagogiques :
– Travail sur l’expression écrite en français
– Appui spécialisé matière
– Coaching mémoire (en particulier pour les Master, années spéciales et rapports de stages)
– Apport méthodologique
– Accès aux consignes
– Appui linguistique en langue étrangère

Appuis personnalisés :
– Travail sur l’expression écrite langues étrangères (anglais, espagnol, italien)
– Atelier expression orale en langues étrangères (anglais, espagnol, italien)
– Renforcement du codage LPC
– Organisation personnelle (si consécutive à la situation personnelle de l’étudiant telle que définie dans son projet de vie)
– Utilisation du tiers temps.

 

Expertise

Evaluation et aménagements :
– Expertise des aides à mettre en place
– Aménagements de cours
– Adaptation de cours
– Aménagements d’épreuves

Sensibilisation à la surdité auprès des établissements partenaires du CESENS :
– Présentation de la déficience auditive
– Présentation de la LPC et de la LSF
– Présentation des besoins spécifiques de l’étudiant sourd ou malentendant

Pour visualiser les modalités de préparation de la rentrée, cliquez ICI

 

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