Accueil des jeunes enfants handicapés
Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants handicapés : les parents en première ligne
ÉTUDES ET RÉSULTATS N° 1286, Paru le 08/12/2023
Thomas Blavet (DREES, Institut des politiques publiques, Paris School of Economics), Yann Caenen (DREES), Hélène Guedj (DREES), Delphine Roy (DREES, Institut des politiques publiques, Paris School of Economics)
En 2021, 47 000 enfants âgés de moins de 6 ans bénéficient de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) en France métropolitaine. Du fait des délais de repérage des troubles et de reconnaissance administrative, les moins de 3 ans sont en proportion moins nombreux parmi eux. Du côté des parents, les mères sont plus souvent inactives et la part de mères isolées est bien plus élevée, dès la petite enfance.
Avant l’âge de 3 ans, les enfants bénéficiaires de l’AEEH sont beaucoup plus souvent gardés à titre principal par leurs parents que les autres enfants (78 % contre 56 %) : ils le sont moins souvent de façon exclusive, mais sur des temps plus longs que les autres enfants d’âge comparable. Concernant l’inclusion en structure collective ou individuelle, l’accueil en crèche au moins une fois dans la semaine est aussi répandu, mais il est deux fois moins fréquent chez une assistante maternelle. Dans les deux cas, les temps d’accueil sont en moyenne beaucoup plus réduits. Les parents d’enfant bénéficiaire de l’AEEH qui assurent la garde principale de leur enfant – que cela corresponde ou non à leur premier choix – se déclarent moins souvent satisfaits des conditions de garde que les autres parents dans la même situation (70 % contre 82 %). Ces écarts pourraient suggérer que la garde parentale est moins bien vécue ou refléter des attentes déçues en matière d’inclusion dans les autres modes d’accueil.
À 3 ans, la scolarisation des enfants bénéficiaires de l’AEEH est moins fréquente (78 % contre 98 %). Au-delà, elle est généralisée mais les enfants y passent en moyenne moins de temps que la durée d’enseignement hebdomadaire de 24 heures.
Des constats semblables sont observés, mais avec des écarts moins marqués, pour les enfants repérés en situation de handicap au sens large mais sans reconnaissance administrative.