Histoire du français (8)

extrait de la frise chronologique : https://www.atilf.fr/actualites/frise-histoire-du-francais/

Alain Rey (ed.), Mille ans de langue française, Ed. Perrin, 2007 (1476 pages) – résumé

 

19ème-20ème siècles

VIII. D’une révolution l’autre

La politique révolutionnaire a organisé l’enseignement primaire ; le Consulat et l’Empire s’occuperont du secondaire.

Début 19ème s., les sciences et techniques font beaucoup de progrès – le français les porte.

La tentative de réforme de l’orthographe échoue encore en 1796-1806.

Charles Etienne Coquebert de Montbret, bureau des statistiques du ministère de l’intérieur lance une enquête sur l’usage du français vers 1810. Dans 25 départements, on ne parle que le français. Dans les autres, français et patois, occitan… Outre le basque et le breton, les territoires périphériques parlent flamand, allemand, catalan.

De 1815 à 1914, le français s’impose et les patois reculent.

Le français est de plus en plus codifié et unifié. La norme est l’orthographe de l’Académie. La maîtrise du français devient obligatoire pour les emplois publics en 1832. Les erreurs langagières sont l’objet de dérision. Sont publiés des dictionnaires de fautes.

Les auteurs comme Hugo et Balzac permettent de voir des exemples de l’usage de variétés du français et des patois.

Les paysans non propriétaires continuent à parler patois : Jacquou le Croquant. Le français codifié est la volonté politique, mais encore un mythe.

On assiste à une explosion du lexique depuis la Révolution – politique, sciences, techniques…

A partir du 16ème s., la grammaire est basée sur l’écrit. Les langues sans écrits sont vues comme des patois. Les règles grammaticales ont alors pour but soit l’apprentissage, soit la norme acceptable. La faute de français est critiquée. Grammaire de Bescherelle, dictionnaires de difficultés, de fautes…

Le bas-langage devient langage vicieux – c’est un jugement moral.

L’enseignement du français début 19ème s. s’appuie encore sur le latin. Sont développées également l’étude de toutes sortes de langues.

Les idéologues – Destutt, Prévost, Degérando…

Après la lecture oralisée, les colporteurs, se développent les écrits populaires, romans, romans en feuilletons… On y trouve l’évocation des parlers populaires, de l’argot. Les langages sociaux : la langue comme distinctive de classes sociales. Balzac reproduit des parlers de classes sociales.

La littérature joue un rôle pédagogique pour la langue. On note de même, l’importance des chansons.

IX. Le français : unité et variétés

Au 19ème s., se produisent quelques évolutions phonétiques et syntaxiques. Les dialectes continuent de s’affaiblir : école, service militaire, chemins de fer, presse… diffusent le français. Cependant, certaines régions continuent à parler patois, breton, oc…

Mi-19ème s., ¼ de la population ne parle pas français, ou ne savent pas l’écrire. Encore début 20ème s., le patois est pour certains, paysans ou ouvriers, langue maternelle, jusqu’à la moitié de la population dans certaines régions. Les enfants apprennent le français à l’école, mais beaucoup continuent à pratiquer le patois à la maison, surtout au sud et dans les régions frontalières..

Début 20ème s., le vocabulaire français continue à se développer (techniques, sciences, médecine, sports…).

La littérature – Hugo, Balzac… – retranscrivent l’évolution du langage parlé, à travers leur propre style.

Le lexique de l’argot – vocabulaire de l’entre-soi d’une communauté devient un genre littéraire – comme l’argot des poilus.

Zola, Verne… montrent différents registres de langue, variétés psychologiques et sociales. On voit la même diversité dans le théâtre. Se répandent aussi des textes illustrés : Bécassine, Sapeur Camember…

Les langues sont présentées comme des êtres biologiques, soumises aux lois de la vie et de la mort.

Le romantisme s’intéresse au folklore et aux dialectes.

Les débuts d’une volonté de description scientifique de la langue se fait jour. Littré (souci étymologique), puis Dictionnaire général, puis Grand dictionnaire universel (Larousse, 1866 : compilation didactique). Larousse et nouveaux dictionnaires

Fin 19ème s., l’école publique est laïque, gratuite, obligatoire. Développement de l’alphabétisation, selon une norme sociale de la langue.

X. Questions actuelles

Différents phénomènes sociologiques influent sur la pratique de la langue : diminution du nombre de paysans, ouvriers, vieillissement de la population, développement des banlieues, immigration…

On assiste à une valorisation nouvelle des dialectes – plus difficile pour les langues d’oïl. La pratique familiale et spontanée de l’occitan diminue, malgré les initiatives et formations créées.

On parle de patois pour les dialectes gallo-romans d’oïl, de langue pour le catalan, le basque, le breton…, de dialecte pour l’alsacien, le flamand… L’alsacien est le dialecte le plus vivant. Le francique et le flamand sont en déclin. Il existe quatre variations dialectales du breton et le breton unifié. Le catalan résiste très bien en Espagne, moins en France. Le basque est la langue la plus ancienne d’Europe. Il porte des variations dialectales ainsi qu’une forme unifiée. Mais cette langue est à l’abandon en France. La langue corse a une vitalité plus grande, mais en déclin. Il n’existe pas de corse unifié.

Le créole est une langue devenue langue maternelle, à la différence du sabir ou pidgin, utilisé seulement dans des circonstances de communication mixte.

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