Implant cochléaire : thèses de doctorat
Les recherches autour des implants cochléaires sont nombreuses. Petit florilège de thèses de doctorat…
(classées par ordre alphabétique d’auteur)
Sophie Bergheimer, Les sujets sourds face à l’implant cochléaire : l’épreuve du moi-corps-sourd.Idéal de la réparation et conflit(s) narcissique(s)
Thèse de doctorat en Psychanalyse et psychopathologie, Soutenue le 17-12-2021 à l’Université Paris Cité en cotutelle avec l’Universidade de São Paulo (Brésil) dans le cadre de École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-….) , en partenariat avec Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris)
https://www.theses.fr/2021UNIP7148
Résumé : Penser l’existence des sourd·e·s comme sujets conduit à un bouleversement des axiomes de l’appareil de la psychopathologie psychanalytique appuyés sur les faits et effets de la langue sonore. Dès lors, écouter ces sujets amène à travailler les thèmes du corps, du langage, de la langue et du lien aux autres. Cette étude est partie d’un constat : certains sujets sourds souhaitent rester sourds et ceci malgré la présence de l’implant cochléaire, considéré comme objet de réparation, qui offrirait une voie d’accès aux sonorités normalisantes. Ne pas entendre ces sons voudrait-il dire ne pas être affecté·e par le langage et l’autre, et ainsi ne pas se constituer en tant que sujet (alors que pour la psychanalyse, le sujet pulsionnel, par l’acte de parole, peut faire émerger sa dimension inconsciente) ? Comment comprendre ce refus de l’implant cochléaire qui, dans une première lecture, peut être compris comme résistance à l’inscription dans le lien social ordinaire et à une présence sonore dans le corps ? Autrement dit, quels sont les enjeux inconscients du refus de l’implant cochléaire chez les sujets sourds ? Que peut-il nous apprendre dans le travail de l’écoute et dans nos conceptions de ce qui fait sujet ? Pour répondre à ces questions, nous avons mis en place une méthodologie entre-deux – construction clinique et théorisation ancrée – qui s’est révélée être à l’image d’un des aspects du symptôme des sujets sourds face à cette démarche discursive et performative de la réparation. Les sujets sourds se retrouvent face à un conflit entre le moi-corps-sourd – témoignant de la participation de la surdité au montage du circuit pulsionnel et à l’entrée en relation avec les autres – et l’idéal du moi – qui est formé, entre autre, à partir du discours et des pratiques sociales de réparation. Notre réflexion sur la constitution subjective des êtres nés sourds et sur la place de la réparation de la surdité (d’autant plus idéalisée depuis l’existence de l’implant cochléaire) pour la société et pour les parents – majoritairement entendants -, permet de saisir le(s) conflit(s) narcissique(s) en agir. Néanmoins, la communauté Sourde tient un discours au sujet de l’être s/Sourd·e, de sa langue et de sa culture, et a des revendications vis-à-vis de la société Entendante. Par ce biais, elle rend possible le déplacement du rapport subjectif à la réparation. La communauté Sourde est un lieu de récupération de la résistance inconsciente individuelle, l’inscrivant dans une résistance collective et une lutte politique.
Le texte intégral de cette thèse sera accessible librement à partir du 05-09-2023
Aurore Berland, Le développement psychologique d’enfants sourds porteurs d’un implant cochléaire : études longitudinale et transversale
Psychologie. Université Toulouse le Mirail – Toulouse II, 2014
Résumé : L’implantation cochléaire permet aux enfants sourds profonds d’acquérir la parole et de développer leur compréhension du langage oral. Cependant, les équipes cliniques et les chercheurs soulignent l’existence de variabilités interindividuelles importantes dans les résultats obtenus après l’implantation, même lorsque celle-ci est précoce. L’objectif de notre travail a donc consisté à essayer de dégager des facteurs entrant enjeu dans le développement perceptif, communicatif et langagier des enfants implantés, en prenant en compte à la fois des variables endogènes et des variables exogènes. Pour ce faire, nous avons donc réalisé deux études monocentriques :1’une longitudinale chez 7 enfants âgés de 10 à 36 mois lors du bilan pré-implantation, rencontrés ensuite à 3, 6, 9 et 12 mois post-activation, l’autre transversale chez 26 enfants, âgés de 6 à 10 ans, porteurs d’un implant cochléaire depuis en moyenne 6 ans 2 mois. Plusieurs tests communément utilisés par les cliniciens et les chercheurs ont été proposés aux enfants et deux épreuves perceptives ont été spécifiquement créées pour cette étude. Nos deux études mettent en évidence que les résultats avec l’implant cochléaire chez l’enfant dépendent de caractéristiques présentes avant l’implantation (tels que l’âge, le niveau de développement pré-implantation, le type de communication…) et de facteurs cognitifs, communicatifs et perceptifs se développant après la mise en route de l’implant. Par ailleurs, nos résultats montrent, dans les deux études, que la participation familiale est un facteur crucial pour le bon développement langagier des enfants sourds porteurs d’un implant cochléaire.
https://hal.science/tel-01332607v1
Sophie Bouton, Apprendre à lire avec un implant cochléaire : sur la base de quel signal auditif ?
Psychologie. Université de Provence – Aix-Marseille I, 2010
Résumé : Alors que les enfants normo-entendants qui apprennent à lire maîtrisent le langage oral, l’acquisition du langage parlé chez l’enfant implanté est soumise à deux contraintes : (1) une période de privation auditive, qui pourrait correspondre à une période critique ou sensible de l’acquisition du langage oral ; (2) une transmission dégradée du signal auditif par l’implant cochléaire par rapport à celui fournit par l’oreille. Ces deux contraintes pourraient entraîner des difficultés à percevoir la parole et à apprendre à lire. Nous avons donc évalué les performances de perception de la parole des enfants implantés avec pour objectif de préciser leur influence sur le développement de la reconnaissance des mots écrits. Les deux premières expériences évaluant la perception de la parole ont montré que les enfants implantés mettent en œuvre des traitements phonémique et lexical similaires à ceux utilisés par les enfants normo-entendants mais que ces traitements sont moins efficaces. Les trois études suivantes évaluant les compétences en lecture ont mis en évidence des déficits du développement des habiletés associées à la réussite en lecture (conscience phonémique et mémoire à court terme phonologique), du recours précis aux procédures sous-lexicale et lexicale de lecture et de l’activation automatique des représentations phonologiques au cours de la lecture. De manière générale, les résultats de ces études suggèrent que les difficultés en lecture des enfants implantés seraient dues à des représentations phonémiques moins précises que celles des enfants normo-entendants. En revanche, le recours à la Langue Parlée Complétée serait une aide possible à ces difficultés puisqu’il améliore le développement de la conscience phonémique et l’utilisation des deux procédures de lecture.
https://hal.science/tel-00585948v2
Julie Briec, Implant cochléaire et développement du langage chez les jeunes enfants sourds profonds
Psychologie. Université Rennes 2, 2012
Résumé : La présente thèse se compose de trois études en lien avec le développement du langage chez les enfants sourds profonds porteurs d’un implant cochléaire. La première étude a pu mettre en lumière le développement des échanges conversationnels chez un groupe de 28 enfants implantés sur une période de deux ans suivant l’implantation. La tendance relevée est un développement des habilités conversationnelles vers un profil plus autonome et actif ; en particulier, nous notons que les enfants implantés ne se distinguent plus significativement des enfants entendants du même âge en ce qui concerne les initiatives deux ans après l’implantation. La deuxième étude se proposait, quant à elle, d’explorer la question des différences interindividuelles. C’est chez un groupe de 21 enfants sourds profonds, implantés depuis en moyenne 6 ans 1 mois, que l’origine des différences interindividuelles au niveau du lexique (réception et production) a été mise en question. Il ressort que les facteurs « âge à l’implantation » et « timidité de l’enfant » jouent un rôle dans ces différences : une implantation précoce et un faible niveau de timidité chez l’enfant apparaissent en effet favoriser le développement du lexique. Enfin, la troisième étude s’intéressait à l’ajustement mutuel, variable fondamentale lorsqu’on s’intéresse au développement du langage dans une perspective socio‐constructiviste. Il s’agissait, à l’aide d’une méthodologie originale inspirée de la théorie des systèmes dynamiques, d’analyser l’évolution de l’ajustement mutuel chez 23 dyades enfant implanté/mère entendante au cours d’un suivi longitudinal de deux années. Nos résultats confirment l’influence positive de l’implant cochléaire dans la mise en place d’échanges harmonieux entre les enfants implantés et leur mère, traduisant l’acquisition d’habilités conversationnelles importantes pour le développement ultérieur de la langue de l’enfant.
https://hal.science/tel-00775862v1
Malou Cesca, L’intégration sociale des porteurs d’implant(s) cochléaire(s) : pratiques, entourage et représentation sociale de la surdité
Thèse de doctorat en Sociologie, Soutenue le 07-12-2021 à l’Université de Lorraine , dans le cadre de École doctorale SLTC – Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine) , en partenariat avec Laboratoire lorrain de sciences sociales (Metz)
https://www.theses.fr/2021LORR0310
Résumé : L’intégration sociale des porteurs d’implant(s) cochléaire(s) : pratiques, entourage et représentation sociale de la surditéL’approche socio-anthropologique des porteurs d’implant(s) cochléaire(s) est un domaine de recherche encore peu exploité en France. Elle permet de saisir les conséquences socio-affectives et identitaires de l’implantation cochléaire chez les sourds profonds à sévères, afin de saisir l’intégration sociale dans les groupes entendants.La problématique de travail concerne les effets d’individualisation des dispositifs d’implants cochléaires sur les trajectoires culturelles et professionnelles des malentendants. L’étude de la représentation sociale de la surdité et de l’implant chez les familles et des attitudes des sourds implantés permet d’appréhender l’expérience de vie des personnes porteuses d’implant(s) cochléaire(s) (IC). Les conduites des implantés, bien que dépendantes de ces représentations sociales, se déclinent en une collection d’attitudes et de modes de réaction très hétérogènes. L’individu porteur d’implant, comme l’entourage, sont appelés à développer de nouvelles techniques du corps (Mauss, 1934) et/ou de nouvelles formes de pratiques langagières (Bornand et Leguy, 2013).De nouvelles consignes éducatives et connaissances sont alors transmises réciproquement, en fonction des champs de socialisation de l’implanté et de son entourage (thérapeutique, éducatif, amical, associatif).Ainsi, quelles sont les modalités de transmission et de réappropriation des connaissances chez l’individu implanté et son entourage permettant l’intégration sociale dans les groupes entendants ?Aussi, il s’agit de saisir les facteurs de restriction et de participation sociale de l’individu implanté : cela permet d’appréhender l’autonomie et donc l’intégration sociale de l’individu implanté.Le corpus d’enquête est constitué de données principalement qualitatives : vingt cinq entretiens et trente heures d’observation auprès d’implantés de tous âges, de leur famille et de professionnels en santé favorisent la compréhension du phénomène à l’étude. L’approche quantitative permet, quant à elle, l’analyse de cent questionnaires. L’étude statistique permet de compléter les informations recueillies et d’en apprendre d’avantage sur l’expérience de vie des personnes implantées. Le tri à plat permet d’obtenir des données complémentaires et de mesurer les différentes attitudes des implantés, afin d’enrichir la compréhension des données récoltées qualitativement sur l’intégration sociales des sourds porteurs d’implant(s) cochléaire(s).
https://www.theses.fr/2021LORR0310/document
Aurélie Coudert, Evaluation fondamentale des performances de localisation sonore de patients implantés cochléaires et mise en place d’une rééducation ciblée de la localisation dans cette population
Médecine humaine et pathologie. Université de Lyon, 2021
Résumé : La spatialisation auditive est un processus complexe qui participe à la construction de notre espace perceptuel. En collaboration avec d’autres afférences sensorielles telle que la vision, elle offre une expérience sensorielle unique. Son fonctionnement optimal passe par l’intégrité des structures auditives captant les sons en périphérie jusqu’à l’extraction et l’interprétation centrale. Toute surdité détériore ces étapes clés du traitement du signal sonore. L’innovation technologique a révolutionné la prise en charge des surdités profondes grâce aux implants cochléaires mais de nombreuses questions demeurent quant aux modalités de préservation et de réadaptation de la spatialisation auditive chez les patients implantés. Nos travaux de thèse se portent ainsi sur ces deux facettes de la localisation. Dans une 1ère étude, nous avons évalué dans les trois dimensions de l’espace les performances de localisation d’enfants bi-implantés cochléaires comparées à un groupe d’enfants normoentendant. Dans une 2ème étude, nous avons validé une forme courte en français du questionnaire pédiatrique « Speech, Spatial, and Qualities of hearing ». Dans une 3ème étude, nous avons développé et testé la faisabilité d’un protocole d’entraînement de la spatialisation auditive à destination d’adultes bi-implantés cochléaires. Chacune des études menées a permis de mieux caractériser les compétences spatiales dans chaque population testée. Les patients implantés conservent d’importantes difficultés soumises à variabilité inter-individuelle. Mais la mise en place d’un entraînement spatial apparaît comme une perspective d’avenir dans la modulation de ces difficultés.
https://hal.science/tel-03644549v1
Pierre-Antoine Cucis, Influence de l’interaction inter-électrodes sur l’intelligibilité de la parole chez les patients implantés cochléaires : importance de la stratégie de codage
Neurosciences. Université de Lyon, 2021
Résumé : Depuis la fin des années 70, l’implant cochléaire a progressivement pris sa place dans les moyens classiques de réhabilitation des surdités profondes neurosensorielles. C’est ainsi que des personnes atteintes de déficience auditive profonde, retrouvent ou acquièrent l’accès à une audition utile, améliorant dans des proportions remarquables, leur qualité de vie. Environ 1 000 personnes en bénéficient chaque année en France. Cependant de grandes disparités persistent et il existe un « spectre continu » des performances chez les patients implantés qui vont de l’échec total à la restauration d’une compréhension de la parole quasi normale. Plusieurs facteurs physiologiques et techniques permettent d’expliquer une partie de la variabilité des résultats. Dans ce travail nous nous sommes intéressés à l’effet de l’interaction bioélectrique entre les électrodes et les cellules cochléaires ainsi qu’à l’impact de la stratégie de codage du son dans la compréhension de la parole dans le bruit. Une première étude évalue de façon générale la compréhension de la parole dans le bruit en fonction de la stratégie de codage avec et sans sélection de canaux. Pour cela nous avons utilisé deux approches ; une évaluation directe avec des patients implantés cochléaires et une étude en simulation avec des sujets normoentendants. Dans les deux populations, une différence a été observée en faveur de la stratégie sans sélection des canaux. Ainsi, dans les conditions de rapport signal sur bruit les plus courantes, délivrer l’information de l’ensemble des canaux peut conduire à de meilleurs pourcentages de reconnaissance qu’une stratégie de sélection. La seconde étude introduit la problématique de l’interaction. Le but de cette étude est de mettre en relation la compréhension de la parole dans le bruit avec le réglage d’une stratégie à sélection de canaux et le phénomène d’interaction. À nouveau, nous avons mis en place un protocole en simulation avec des sujets normoentendants et un protocole avec des implantés cochléaires. D’une part, nous avons mesuré la compréhension de la parole dans le bruit en fonction du nombre de canaux sélectionnés et d’autre part nous avons évalué le degré d’interaction par une mesure de la sélectivité fréquentielle. La partie concernant les patients implantés cochléaires est toujours en cours et nous nous employons à recueillir des données chez un nombre plus élevé de sujets. La partie avec les sujets normoentendants est terminée et elle nous donne une première approche de ce que nous pouvons attendre avec les implantés. Les résultats de cette partie montrent un effet de seuil à partir duquel les performances diminuent. De plus, en faisant varier l’interaction, il a été observé une corrélation intra-sujet entre la sélectivité fréquentielle et la compréhension de la parole.
https://hal.science/tel-03789606v1
Thomas Demarcy, Reconstruction tridimensionnelle et étude de la variabilité anatomique de la cochlée à partir d’images médicales
Soutenue le 04-07-2017 à l’Université Côte d’Azur (ComUE) , dans le cadre de École doctorale Sciences et technologies de l’information et de la communication (Sophia Antipolis)
Résumé : Les implants cochléaires (IC) sont utilisés pour traiter la surdité profonde en insérant chirurgicalement un réseau d’électrodes dans l’organe de l’audition, la cochlée. Les images tomodensitométriques (TDM) pré et post-opératoires sont utilisées couramment pour la planification chirurgicale et l’évaluation de l’implantation cochléaire. Cependant, en raison de la petite taille et de la topologie complexe de la cochlée, l’information anatomique qui peut être extraite des images est limitée. Le premier axe de ce travail vise à définir des méthodes automatiques de traitement d’images adaptées à la forme en spirale de la cochlée pour étudier en étudier la variabilité à partir d’images de micro-TDM (μTDM) haute résolution. Le deuxième axe vise à développer et à évaluer un nouveau modèle paramétrique de forme cochléaire. Le modèle est appliqué pour extraire des paramètres cliniquement pertinents spécifiques au patient, tels que la profondeur d’insertion maximale des portes électrode. Grâce à la quantification de l’incertitude, fournie par le modèle, la fiabilité des segmentations issues de TDM a pu être évaluée par rapport à la vérité terrain fournie par μTDM. Enfin, le dernier axe concerne un modèle de forme cochléaire (et de ses sous-structures) et d’apparence combiné dans un cadre bayésien probabiliste génératif. La méthode de segmentation proposée a été appliquée à une grande base de données de 987 images de TDM et a permis la caractérisation statistique de la variabilité anatomique cochléaire ainsi que la quantification de la symétrie bilatérale. Ce travail ouvre la voie à de nouvelles applications cliniques telles que l’amélioration du diagnostic en identifiant les formes cochléaires pathologiques ; la planification préopératoire du choix de l’électrode et de l’axe d’insertion ; l’estimation postopératoire de la position de l’électrode et évaluation de l’implantation ; et la simulation d’implantation cochléaire.
https://www.theses.fr/2017AZUR4052
Bénédicte Grandon, Développement typique et atypique de la production de parole : caractéristiques segmentales et intelligibilité de la parole d’enfants porteurs d’un implant cochléaire et d’enfants normo-entendants de 5 à 11 ans
Linguistique. Université Grenoble Alpes, 2016
Résumé : En 2010, plus de 200 000 personnes dans le monde en étaient équipées, dont plus de 10 000 en France (adultes et enfants). La technologie utilisée pour les premiers implants commercialisés au milieu des années 1980 a beaucoup évolué et l’implant cochléaire permet désormais à son utilisateur d’avoir accès à des caractéristiques acoustiques de plus en plus précises des sons de son environnement et notamment des sons de parole. Cependant, l’information auditive fournie par l’implant reste limitée, ce qui a pour conséquence des difficultés persistantes de production de certains sons de parole par l’utilisateur d’implant cochléaire, même après plusieurs années d’utilisation. Ces difficultés de production peuvent se traduire également par une intelligibilité moindre, et peuvent avoir des répercussions sur les relations familiales et sociales, en particulier chez l’enfant.Les études disponibles dans la littérature se concentrent sur les effets et les bénéfices à court-terme de l’implant cochléaire chez l’enfant, et il existe relativement peu d’études de production de parole chez l’enfant en âge scolaire, en particulier chez l’enfant francophone. L’objectif de ce travail est donc de proposer une évaluation des difficultés de production de plusieurs contrastes phonologiques chez l’enfant sourd, porteur d’implant cochléaire, plusieurs années après l’implantation cochléaire, et des facteurs qui influencent son intelligibilité.Dans le cadre de notre thèse, nous avons constitué un corpus de productions de parole de 13 enfants âgés de 6;6 à 10;7 ans, atteints de surdité pré- ou périlinguistique, ayant reçu un implant cochléaire entre 1;1 et 6;6 ans, et l’utilisant depuis plus d’un an et de 20 enfants normo-entendants appariés en âge chronologique (de 5;7 à 10;6 ans).Dans un premier temps, nous avons comparé les caractéristiques acoustiques des voyelles orales, des occlusives et des fricatives du français, ainsi que la réalisation de la coarticulation dans des séquences occlusive-voyelle par ces deux groupes d’enfants. Les résultats montrent une grande proximité entre les productions des enfants typiques et implantés, et certaines différences, par exemple sur les voyelles antérieures arrondies, les fricatives alvéolaires et les occlusives vélaires. Ces différences peuvent s’expliquer par les caractéristiques technologiques de l’implant et son usage par l’enfant, et révèlent également le poids des différents facteurs du développement phonologique : contraintes articulatoires, contraintes perceptives, caractéristiques de l’input langagier et de la langue maternelle. Dans un deuxième temps, nous avons élaboré une méthode d’évaluation perceptive de l’intelligibilité de la parole, que nous avons soumise à 9 auditeurs experts en parole pathologique et à 17 auditeurs naïfs, tous francophones. Notre étude perceptive d’intelligibilité met en évidence 1) une absence d’effet d’expertise sur le jugement d’intelligibilité puisque les notes données par les auditeurs experts et naïfs sont corrélées, 2) un effet de l’audition sur l’intelligibilité, puisque les enfants sourds porteurs d’implant cochléaire sont jugés moins intelligibles que les enfants normo-entendants, et 3) une meilleure intelligibilité chez les enfants implantés précocement (avant 20 mois) mais pas d’effet de la durée d’utilisation de l’implant cochléaire sur l’intelligibilité. Ce travail montre donc le bénéfice apporté par l’implant pour la communication orale, mais aussi l’existence de difficultés persistantes, qui doivent être prises en compte dans la rééducation et l’accompagnement familial, scolaire et social des enfants. Notre étude fournit en outre un ensemble de données de référence sur le développement phonologique tardif des enfants francophones, et un corpus de parole utilisable pour d’autres travaux de recherche sur le développement typique et pathologique.
https://hal.science/tel-01690615v1
Harold Andrés Guerrero López, Caractérisation de la voix de l’enfant sourd appareillé et implanté cochléaire: approches acoustique et perceptuelle et proposition de modélisation
Linguistique. Université Paul Valéry – Montpellier III, 2010
Résumé : Cette thèse propose une analyse comparative acoustique et perceptive de la voix d’un effectif statistiquement fiable d’enfants sourds appareillés et implantés cochléaires. Peu de paramètres diffèrent de manière significative entre le groupe d’enfants sourds ayant été appareillés et implantés avant l’âge de trois ans, et le groupe d’enfants entendants. L’ensemble de résultats indiquent que la voix des enfants de notre étude ne présente pas les caractéristiques traditionnellement retenues pour déterminer la voix pathologique. Par ailleurs, les caractéristiques de la voix des enfants implantés cochléaires sont sensiblement comparables à celles des enfants entendants. Fort de ces résultats expérimentaux, nous avons proposé un modèle » vibro-acoustique » de la régulation de la voix des enfants sourds » oralisés « , et développé un simulateur numérique de la boucle audio-phonatoire.
https://hal.science/tel-00668565v1
Charles-Alexandre Joly, Liens entre niveaux perceptifs, performances auditives et réponses électrophysiologiques de la cochlée et du tronc cérébral suite à la stimulation électrique délivrée par les implants cochléaires MED-EL
Neurosciences [q-bio.NC]. Université de Lyon, 2017
Résumé : Cette thèse porte sur l’étude des liens entre des mesures électro-physiologiques du système auditif de la cochlée au tronc cérébral, les réglages et les performances auditives d’adultes utilisateurs d’implants cochléaires (IC) MED-EL ®.La majeure partie des travaux s’est intéressée aux ECAP (Electrically-evoked compound action potentials) traduisant l’activité synchrone des neurones auditifs cochléaires en réponse à la stimulation délivrée par l’IC. Ceux-ci ont été enregistrés soit lors de l’implantation, soit chez des utilisateurs expérimentés afin d’évaluer leur intérêt comme prédicteurs des niveaux de perceptions. Nos travaux montrent que malgré de grandes variations interindividuelles, les ECAP sont liés aux niveaux de perception. Cette relation ne permet cependant pas encore une prédiction suffisamment précise des niveaux de perception implémentés dans les réglages. Les IC MED-EL ® présentent la particularité de présenter les données d’impédance brutes sous forme de matrice de voltage pouvant servir à estimer la diffusion du courant autour de chaque électrode, au niveau de l’interface bioélectrique. Une partie des travaux a cherché à évaluer les relations entre diffusion du courant et compréhension de la parole. Les résultats indiquent que la compréhension de la parole ne semble pas liée à cette mesure de diffusion du courant intra-cochléaire. La dernière partie de cette thèse a évalué les relations entre une mesure électro-physiologique de l’intégration binaurale (BIC pour Binaural Interaction Component) et performances binaurales chez des sujets dont l’audition est entièrement médiée par l’IC. Cette étude suggère que les sujets présentant des BIC identifiables semblent tirer un meilleur profit de la binauralité.
https://hal.science/tel-01883801v1
Marie-Annick Lovato, Parentalité, parents entendants d’un enfant sourd porteur d’un implant cochléaire : stratégies de coping, représentations sociales de la parentalité, rôle de l’implant dans la transmission intergénérationnelle
Thèse de doctorat en Psychologie, Soutenue le 30-06-2017 à Aix-Marseille , dans le cadre de Ecole Doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence) , en partenariat avec Laboratoire de Psychologie Sociale (Aix-en-Provence)
https://www.theses.fr/2017AIXM0138
Résumé : L’objectif principal de ce travail est de recueillir la parole des parents entendants d’un enfant sourd porteur d’un implant cochléaire, sur les représentations de leur parentalité de leur point de vue et sur le rôle joué par l’implant au niveau de la communication et la transmission intergénérationnelle au sein de ces constellations familiales. Le groupe d’étude était composé de 55 parents d’un enfant sourd implanté cochléaire et de 31 parents d’enfants sans handicap. Les stratégies de coping ont été explorées au moyen de l’échelle WCC-R privilégiant la dimension transactionnelle selon la théorie de Lazarus et Folkman. Les représentations de la parentalité ainsi que le rôle de l’implant dans la transmission intergénérationnelle ont été analysés par le biais d’entretiens semi-directifs. Les résultats montrent que ces familles ont tendance à mobiliser un coping plus actif que ne le font des parents d’enfants sans handicap. Ils se positionnent en règle générale sur des savoirs-action leur permettant de faire à face à des situations potentiellement aversives du fait de la surdité de leur enfant. En outre, les parents du groupe d’étude expriment une satisfaction de leur parentalité d’un enfant sourd implanté qui malgré, l’épreuve vécue au moment de l’annonce du diagnostic, se façonne au fil du temps et des expériences partagées avec leur enfant.Ils s’inscrivent pleinement en qualité de parents responsables du projet de l’implant choisi entre autres pour l’avenir de leur enfant et pour partager un sentiment d’aperception tout en cultivant pour certains, par l’apprentissage et la pratique de la LSF, la dimension culturelle naturelle de leur enfant.
Laura Machart, Production de parole chez l’enfant sourd : bénéfices de l’exposition à la Langue française Parlée Complétée associée à l’implantation cochléaire
Thèse de doctorat en Sciences cognitives, psychologie et neurocognition, Soutenue le 12-10-2022 à l’Université Grenoble Alpes, dans le cadre de l’École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l’environnement (Grenoble), en partenariat avec Grenoble Images parole signal automatique (laboratoire) et de Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble-Chambéry)
https://www.theses.fr/2022GRALS030
Résumé : Bien que l’implant cochléaire (CI) améliore la perception de parole chez les enfants sourds, la perception de certains traits acoustiques peut être altérée, le développement du langage oral impacté et les compétences phonologiques limitées. Les gestes manuels de la Langue française Parlée Complétée (LfPC) peuvent alors compléter les informations phonologiques manquantes. Plusieurs études ont montré les apports de l’exposition à la LfPC sur la perception de parole et le développement phonologique en langue vocale. Toutefois, peu d’études ont exploré le lien entre CI et LfPC. Cette thèse examine les bénéfices à long terme de l’exposition à la LfPC sur le développement phonologique des enfants avec CI. Notre hypothèse est que l’exposition à la LfPC améliore la perception de parole, ce qui favorise le développement des représentations phonologiques chez l’enfant avec CI. Nous supposons que les compétences phonologiques développées en perception, par le biais de l’exposition à la LfPC, se transfèrent à la production de parole, ce qui améliorerait la production de phonèmes. Pour caractériser cette amélioration, des données acoustiques et articulatoires ont été recueillies. Dans un premier temps, la production de parole de 14 enfants avec CI et de 71 enfants normo-entendants, de 60 à 140 mois, a été analysée à l’aide de la tâche de dénomination d’images de la batterie EULALIES, conçue pour tester la précision de la production spontanée de phonèmes dans un contexte de mots isolés. L’analyse de ces données a montré une production de phonèmes plus précise chez les enfants avec CI lorsqu’ils ont développé un niveau élevé de décodage de la LfPC, par rapport aux enfants dont les compétences de décodage sont plus limitées. Comme établi, nos résultats indiquent que l’implantation précoce facilite le développement phonologique mais que la production de certains traits acoustiques, tels que le voisement, la nasalité, le mode ou le lieu d’articulation, restent dégradés même lors d’une implantation précoce. Nos analyses révèlent aussi qu’un décodage élevé de la LfPC réduit le nombre d’erreurs sur ces traits : nos données suggèrent qu’une exposition adéquate à la LfPC améliore la production du voisement, du contraste de nasalité ainsi que du mode et du lieu d’articulation. Dans un second temps, les productions acoustiques et les gestes articulatoires, recueillis par échographie linguale, de neuf enfants avec CI et exposés à la LfPC et de dix enfants normo-entendants, entre 51 et 137 mois, ont été étudiées. Les résultats suggèrent que l’exposition à la LfPC permet aux enfants avec CI de produire les gestes articulatoires linguaux de la même façon que leurs pairs normo-entendants, en particulier lorsqu’ils ont développé des compétences élevées de décodage. Les données montrent également qu’un niveau élevé de décodage de la LfPC favorise la distinction de lieu d’articulation des plosives et des fricatives chez l’enfant avec CI. Comme soutenu par plusieurs équipes de recherche, l’exposition à la LfPC est fonctionnellement bénéfique pour la perception de parole puisqu’elle fournit un accès visuel à tous les phonèmes du français. Les résultats de nos deux études mettent en avant ses effets à plus long terme sur la production de parole, probablement expliqués par le fait qu’un meilleur accès perceptif fournit de meilleures représentations phonologiques. Enfin, ce travail de thèse fournit deux corpus de données de référence sur la production de parole d’enfants au développement typique et d’enfants avec CI : un ensemble de données phonétiques et un ensemble de données acoustiques et articulatoires. Ces données peuvent informer la pratique clinique en fournissant des pistes d’intervention orthophonique pour faciliter la prise en charge de l’enfant avec CI mais également favoriser les interactions quotidiennes à domicile en confirmant le rôle crucial des repères visuels pour un développement optimal de la production et du traitement de la parole.
https://theses.hal.science/tel-03959138
Mathieu Marx, Approche psychophysique de la perception auditive para et extra linguistique chez le sujet sourd implanté cochléaire
Sciences du Vivant [q-bio]. Université Paul Sabatier – Toulouse III, 2013
Résumé : Les bénéfices liés à l’implantation cochléaire sont connus pour la discrimination de la parole dans le silence. En revanche, leurs capacités perceptives pour les informations para linguistiques et extra linguistiques sont moins décrites. Nos travaux expérimentaux ont consisté à caractériser les éventuels déficits observés et expliquer leurs mécanismes pour la catégorisation auditive, pour la perception de la prosodie et de la musique. Nous avons dans ce but réalisé plusieurs études psychophysiques dans lesquelles leurs performances étaient comparées à celles de sujets contrôle normo entendants. Nos résultats font état d’un important déficit de perception auditive para et extra linguistique chez les sujets implantés cochléaires, vraisemblablement lié à deux principales raisons. La première réside dans la dégradation spectrale du signal acoustique par le processeur vocal de l’implant et l’insuffisance de restitution de l’information relative à la fréquence fondamentale. C’est pourquoi le déficit apparaît réduit voire absent chez les sujets bénéficiant d’une audition résiduelle associée à l’implant. La deuxième raison tient à la réorganisation corticale suivant la période de surdité, qui facilite le traitement de la parole mais pourrait se révéler délétère pour la perception des autres informations auditives.
https://hal.science/tel-00872077v1
Mikaël Ménard, Exploration objective de l’audition à partir des auditory steady-state responses et adaptation à l’implant cochléaire
Micro et nanotechnologies/Microélectronique. Université Claude Bernard – Lyon I, 2008
Résumé : Parmi les différentes méthodes de mesure objective de l’audition, les Auditory steady-state responses (ASSR) sont en plein développement et présentent de multiples avantages. Associées à l’implant cochléaire, cette méthode permet d’envisager une évaluation des performances de l’implant et une aide précieuse à son réglage. Dans une première partie nous avons cherché à évaluer les performances et capacités de la mesure ASSR chez le sujet non implanté, au travers de 4 études. Nous avons confirmé que cette méthode permettait une évaluation précise des seuils auditifs. De plus, l’amplitude de cette réponse donne des informations sur la sonie du sujet (Hearing Research) et met en évidence le phénomène de recrutement. Pour finir, en faisant varier l’un des paramètres de la stimulation nous pouvons étudier l’impact de la stimulation binaurale. Ces études positionnent la mesure ASSR dans un cadre très large d’évaluation objective de l’audition. Dans une deuxième partie, nous avons étudié la possibilité de réaliser cette mesure ASSR chez le sujet implanté cochléaire en validant l’origine de la réponse mesurée et en mettant au point un système de mesure. Pour cela nous avons évalué la réponse mesurée chez un groupe de sujets implantés et déduit de la non linéarité de la réponse obtenue son origine non artéfactuelle (International Journal of Audiology). Cet artéfact rencontré lors de la mesure, nous a amenés à modéliser et analyser le signal émis par l’implant, afin d’en extraire les propriétés utiles à la mesure ASSR. Enfin à l’aide du système de mesure ASSR ainsi développé, nous avons mis en évidence la validité de la mesure ASSR chez l’implanté cochléaire.
https://hal.science/tel-00413409v1
Sandrine Perraudeau (Ruch), La texture en musique : sa contribution pour la composition, l’apprentissage de la musique et ses effets sur la perception musicale et la cognition des enfants sourds implantés
Thèse de doctorat en Musicologie, Soutenue le 05-11-2019 à Bourgogne Franche-Comté , dans le cadre de École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon) , en partenariat avec Laboratoire d’Etude de l’Apprentissage et du Développement (LEAD) (Dijon) (laboratoire) et de Université de Bourgogne
https://www.theses.fr/2019UBFCH020
Résumé : Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, l’émergence de la notion de texture a ouvert de nouvelles perspectives en matière de composition et d’appréhension de la musique. Il apparaît aujourd’hui évident que cette notion est devenu un outil précieux et incontournable pour analyser la musique en dépassant les éléments classiques tels que la note, l’intervalle, le rythme, la mélodie, etc… La première partie sera consacrée à définir précisément cette notion, à analyser son usage dans le répertoire contemporain et à initier une réflexion sur son statut en musicologie. La deuxième partie abordera la question de la perception auditive chez les enfants sourds en s’appuyant sur des études comportementales. L’évaluation des habiletés perceptives des enfants sourds dans le domaine de la musique souffrant actuellement d’un manque d’outil, nous étudierons comment l’utilisation de la texture peut contribuer à enrichir nos pratiques pédagogiques actuelles chez les enfants, plus particulièrement chez les enfants sourds implantés.
https://www.theses.fr/2019UBFCH020/document
Stéphanie Pouyat-Houée, Mémoire à court terme/Mémoire de travail chez l’enfant sourd profond muni d’un implant cochléaire : contribution à la compréhension des difficultés cognitives des enfants sourds
Thèse de doctorat en Psychologie, Soutenue le 23-10-2017 à Angers , dans le cadre de École doctorale Cognition, éducation, interactions (Nantes) , en partenariat avec Laboratoire de Psychologie. Processus de Pensée (Angers) et de Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire / (LPPL – UPRES EA 4638)
https://www.theses.fr/2017ANGE0046
Résumé : L’ambition de la thèse est de contribuer à une meilleure compréhension des difficultés cognitives rencontrées par les enfants sourds munis d’un implant cochléaire (IC). Elle présente une recension de travaux et une étude originale concernant la mémoire à court-terme/mémoire de travail. Est évalué l’apport recommandé de la lecture labiale et des clés de la LPC (Langue Parlée Complétée) sur le rappel. Une série d’épreuves originales de rappel immédiat a été conçue sur support informatique. Elle comprend des tâches contrastées du point de vue de la nature de l’information à mémoriser (spatiale vs verbale) et des modalités de présentation de l’information. Les épreuves ont été validées auprès d’une population d’enfants normo-entendants (NE)(âgés de 6 à 8 ans, N=42). Les réponses d’enfants IC(N=14) ont été comparées à celles d’enfants NE, sur la base de la constitution de deux groupes appareillés selon les critères d’âge, de sexe et d’aptitude intellectuelle. Pour les deux groupes, le rappel immédiat est meilleur pour les informations visuo-spatiales. Les informations verbales sont moins bien retenues par les enfants IC. Contrairement aux attentes, l’apport de la LPC, spécifiquement dans la modalité verbale, ne conduit pas à une augmentation des performances des enfants sourds. L’analyse de l’ordre de rappel des items ne fait pas apparaître de difficultés spécifiques. En revanche, la longueur des listes est préjudiciable en verbal. L’analyse des erreurs atteste de leurs difficultés au plan des connaissances langagières. Une analyse fine des performances individuelles montre des profils différenciés attestant de la singularité des modes d’adaptation des enfants sourds IC.
https://theses.hal.science/tel-01868213
Victor Renato Torres Lazo, Étude de la réduction du traumatisme intracochléaire par l’optimisation de l’axe d’insertion lors de l’implantation cochléaire
Physiologie [q-bio.TO]. Sorbonne Université, 2018
Résumé : La chirurgie de l’implantation cochléaire a pour but d’insérer le porte-électrodes dans la cochlée en respectant au maximum les structures intracochléaires. Ce geste va permettre de stimuler directement les cellules ganglionnaires du nerf cochléaire pour rendre une audition utile chez les patients. La partie basale de la cochlée permet de définir un axe d’insertion du porte-électrodes. Dans notre première étude, nous avons observé que ces caractéristiques anatomiques particulières rendent difficile la représentation mentale de l’axe. Dans notre deuxième étude, nous avons observé que seul un système robotisé automatisé a permis de s’aligner avec précision avec cet axe d’insertion. Dans notre troisième travail, nous avons observé qu’une insertion dans l’axe optimal permettait de diminuer le traumatisme intracochléaire par rapport à un axe erroné, le nerf facial est une structure qui ne permet pas une insertion selon l’axe idéal et oblige une insertion selon un axe optimal. Dans notre quatrième travail, en utilisant une technique optimisée, nous avons montré une diminution du traumatisme par rapport à la technique conventionnelle d’insertion. Bien que la relation entre l’axe d’insertion et les résultats auditifs n’ait pas été formellement démontrée, nous avons constaté dans un travail réalisé en parallèle au laboratoire, chez l’animal, une relation entre traumatisme intracochléaire et les résultats auditifs. L’essentielle de ce travail permet de démontrer le rôle important de l’axe d’insertion au cours de l’implantation cochléaire et les avantages d’une approche robotisée lors de l’implantation cochléaire.
https://hal.science/tel-02078793v1
Lucie Scarbel, Relations sensori-motrices lors de communication parlée : Application chez les jeunes adultes et séniors normo-entendants et les patients sourds implantés cochléaire
Linguistique. Université Grenoble Alpes, 2016
Résumé : La communication parlée peut être vue comme un processus interactif impliquant un couplage fonctionnel entre les systèmes moteur et sensoriel. L’objectif de ce travail de thèse est de tester ces possibles liens perceptivo-moteurs, aussi bien lors de la perception que de la production de la parole, au travers de multiples paradigmes comportementaux et auprès de différentes populations de participants. Le protocole expérimental mis en place est composé de trois paradigmes expérimentaux classiques : un premier paradigme de close-shadowing, visant à explorer le format partiellement moteur de stimuli auditifs et audiovisuels de parole ; un second paradigme permettant de mettre en évidence des corrélations entre la production et la perception de voyelles ; et enfin, un dernier paradigme d’imitation consciente et inconsciente de fréquence fondamentale. Suite à la validation de notre protocole expérimental auprès d’une population contrôle de jeunes adultes normo-entendants, nous avons étudié une seconde population constituée d’adultes normo-entendants séniors, et ceci afin d’évaluer la conséquence d’un déclin des fonctions cognitives et langagières. Les résultats obtenus ont permis de suggérer une activation fonctionnelle des liens perceptivo-moteurs lors de la perception et de la production de parole chez l’ensemble des participants. La troisième population testée était constituée de patients sourds post-linguaux puis implantés, afin de déterminer l’impact d’une déprivation sensorielle ainsi que les éventuels réapprentissages liés à leur implantation sur ces liens perceptivo-moteurs. De manière surprenante, les résultats ont mis en évidence des relations sensori-motrices actives chez ces participants, et ce même très peu de temps après l’implantation. Pris ensemble, les résultats observés avec ces trois paradigmes expérimentaux et auprès de ces trois groupes de participants attestent de la nature perceptivo-motrice de la parole. De manière importante, malgré des performances dégradées, ces interactions entre systèmes sensoriels et moteur lors de la perception et de la production de parole resteraient fonctionnelles auprès des deux populations, celle des adultes normo-entendants séniors et celle des patients sourds post-linguaux porteurs d’un implant cochléaire.
https://hal.science/tel-01312203v1
Thèses de doctorat proposées en lien avec l’implant cochléaire :
Within the European Training Network CherISH, there are openning 12 PhD positions. The network investigates spatial hearing in cochlear implant users. A cochlear implant (CI) is a hearing prosthesis that bypasses sound transduction in the middle and inner ear and directly stimulates the auditory nerve electrically. During the last decades CIs have been shown to successfully restitute hearing in many deaf patients. While speech comprehension in CI users works well in quiet surroundings, it becomes more difficult in noisy environments. CherISH aims to enhance spatial hearing in cochlear implant users, facilitating the attenuation of disruptive background noise and the precise orientation of attention toward the target source of sound. The project endeavors to enhance spatial hearing in cochlear implant users by employing cutting-edge technological advancements and personalized virtual reality-based training strategies that cater to the specific needs of the patients. Further i!
nformatio
n on the projects can be found on the EURAXESS platform (https://euraxess.ec.europa.eu/jobs/159007).
The network consists of 7 Partners and 4 Associated Partners (7 countries) who will provide research facilities and training. Applicants should have a Master degree in life sciences (biology, neurobiology, neurophysiology, neuroscience, medicine or closely related fields) and/or a Master in biomedical engineering, physics and neurocomputation, machine learning. The candidate should be highly motivated with a strong interest in the manifold aspects of hearing.
For the EU-funded positions, only applicants are eligible who fulfil the EU mobility rule, according to which they must not have spent more than one year in the hosting country during the last three years immediately before the date of the recruitment. As part of the research network, doctoral students will complete a comprehensive training programme together with the other network students. The doctoral candidates are supposed to carry out the planned research project with great care and responsibility. Applicants for the positions will be selected on the basis of expertise and skills by a local selection committee (one per host organisation).
In case of questions and for further information please contact Prof. Dr. Christoph Braun (christoph.braun@uni-tuebingen.de). Please direct your application to Dr. Aurore Brugeaud (aurore.brugeaud@med.uni-tuebingen.de).